L’artiste et la machine : Réflexions sur l’IA et l’avenir de la création visuelle

Entre fascination, inquiétude et transformation, l’intelligence artificielle ne se contente plus de nous assister : elle cocrée, elle imagine, elle raconte. Et moi, artiste visuel, photographe, cinéaste… où est-ce que je me situe dans tout ça ?

Le paradoxe du créateur moderne

Depuis quelque temps, je vis un étrange sentiment de glissement.

J’ai toujours vu la caméra, l’objectif, le montage comme des extensions de ma vision. Des outils pour exprimer une intention, une émotion, une histoire. Mais aujourd’hui, un nouvel outil entre dans l’atelier : l’intelligence artificielle. Elle ne se contente pas de m’aider, elle propose, elle invente, parfois elle me devance.

Et pourtant… je continue à créer. À penser. À ressentir.

L’IA comme collaborateur, pas comme remplaçant

Oui, je génère des images avec MidJourney.
Oui, parfois j’écris avec l’aide de ChatGPT.
Oui, j’affine mes scripts, mes idées, mes visuels grâce à des outils qui apprennent en observant le monde, en m’observant MOI !

Réflexion sur l’IA et la création visuelle par Erik Goulet

Mais ces outils — aussi puissants soient-ils, ne remplacent pas l’intuition artistique, l’instinct humain, la profondeur du vécu. Ils ne peuvent pas capter une émotion vécue sur un chantier dans le Grand Nord. Ils ne peuvent pas ressentir le silence d’un regard hors champ. Ils ne font que refléter ce qu’on leur a appris.

Sans la vision claire d’un photographe, d’un cinéaste, d’un auteur, l’intelligence artificielle devient un outil générique, qui génère du contenu générique. Ce n’est pas elle qui décide de l’intention derrière une image, d’un rythme narratif, ou de la profondeur d’un message.

Mais bien dirigée, bien encadrée, bien pensée, elle devient une prolongation de notre imaginaire.

Je la vois comme un courant d’eau qui serpente autour d’une roche : la roche, c’est notre idée, notre objectif, notre vision. Le courant, c’est l’IA, fluide, adaptable, mais qui a besoin d’un obstacle solide pour trouver son chemin, pour épouser les contours, pour devenir intéressant.

Et cette roche, elle est humaine.



L’IA : génératrice ou révélatrice de vision ?

Le vrai enjeu n’est pas de savoir si l’IA va remplacer les artistes.
C’est de comprendre comment elle va révéler les vrais artistes, ceux qui savent quoi dire, pourquoi le dire, et comment transformer une suite d’images en vision.

L’IA n’est pas nouvelle.
Elle était déjà là, discrète, intégrée à nos logiciels de montage, de retouche, de calibration. Photoshop utilisait des algorithmes intelligents pour détecter les visages, corriger des tons, anticiper nos gestes.

Ce qui change aujourd’hui, c’est l’échelle.
C’est la vitesse.
C’est la proximité avec nos propres processus créatifs.

Et c’est pour cette raison qu’on ne peut plus la considérer comme un simple outil d’appoint. Elle est désormais un partenaire créatif. À condition, bien sûr, de garder les mains sur le volant.

Recentrer le rôle du créateur

Ce que je sais, c’est que mon rôle ne change pas : donner du sens.
Créer des ponts entre une intention humaine et une exécution technologique.

Parce que sans émotion, il ne reste qu’un fichier, une exécution, pas une œuvre.

Et maintenant ?

Je crois à un futur hybride.

Où l’humain dirige, et la machine exécute.
Où l’idée précède la génération.
Où l’intuition prime sur l’automatisation.

Et si vous, en tant qu’entreprise, artiste ou communicateur, vous vous posez les mêmes questions que moi : Comment utiliser l’IA sans perdre son identité créative ?

Alors, parlons.

❓ Foire aux questions – IA & création artistique

  • Non. L’IA peut générer des images, écrire des scripts ou simuler des voix, mais elle ne possède ni intention artistique, ni vécu émotionnel. Sans vision humaine claire, elle reste un outil générique, qui produit du contenu générique. Ce sont les idées, la sensibilité et le regard d’un créateur qui transforment une production en œuvre.

  • L’IA doit être utilisée comme un collaborateur technique, pas comme un moteur créatif autonome. En cadrant l’intention, en guidant le résultat final, l’artiste conserve sa voix, sa cohérence visuelle et son style. L’IA n’est qu’un flux : c’est à nous de poser les roches qui orientent son cours.

  • Des plateformes comme MidJourney (idéation visuelle), ChatGPT (scénarisation ou structuration), ou les outils IA dans Photoshop et DaVinci Resolve peuvent accélérer certaines étapes. Mais ils ne remplacent pas l’intention humaine. Ils aident à mieux orchestrer ce qui compte : l’émotion, le message, la vision.

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